INERTIE FATALE

Résignation
Palabres, incantations et coupages de cheveux en quatre. Grandes théories, boursouflures de lois jamais appliquées et ambitions démesurées pour mettre en forme les prérogatives à venir  et sauvegarder celles en cours. C’est l’image assez révoltante véhiculée par les politiciens qui ont cessé de se battre pour la république. La France, depuis des décennies, manque de chance. Son personnel politique à court d’idées, incapable de prendre la république en charge, ni de prévoir ou de construire les règles nécessaires à assurer un avenir descend au pays, est en faillite idéologique. Les partis, en alternance à la tête de l’État, où le pouvoir fraîchement élu  justifie ses abus de promesses par la critique adressée au gouvernement précédent.

Ils se défaussent alors sur la gestion antérieure pour éviter toute responsabilité quant à la situation économique et sociale à affronter. Cette oligarchie à la manœuvre dont le seul intérêt consiste à prolonger sa médiocrité dans la durée sur le dos d’une population exsangue, s’est activée des années durant dans une corruption active qui a mis le pays à genoux. Il est étonnant que la population, loin d’Être aveugle, ne réagisse pas ou très peu devant les injustices criantes de ses bras cassés qui sont censés leur apporter confort et sécurité.

ADN virtuel
La smala au pouvoir, nimbée d’or, d’argent et de soierie, œuvrant dans des décors dignes des empereurs du passé, vit la main tendue dans l’espoir d’une obole de la part des groupes du c.a.c. quarante. Groupes auxquels elle obéit servilement. Voitures de fonctions, chauffeurs et gardes du corps - des prébendes qui exigent des sacrifices de la part des contribuables. Un nombre considérable de personnes se voient obligées de pratiquer un trou supplémentaire à leur ceinture, pour que la smala puisse desserrer la leur. La France, vue d’ailleurs, ressemble comme une goutte d’eau à un pays bananier. Un ex-président de la république mis en examen pour corruption, un ex-ministre de la finance condamné pour détournement de fonds et une dette abyssale, ne sont pas des éléments à favoriser une confiance illimitée.

Pourtant cette France du savoir, de l’art et de la littérature, cette France qui a fait l’histoire des siècles durant, cette France révolutionnaire et des droits de l’homme, dispose d’une carte de visite pour le moins attractive. Cette France là a un rôle à jouer dans le concert des nations pour autant qu’elle puisse s’appuyer sur un gouvernement clairvoyant, ouvert aux autres et faire preuve d’une vision géostratégique qui tienne compte des aléas évolutifs de la situation politique mondiale.

La France est-elle raciste ? Certainement ! Mais ce racisme n’est pas imputable à la population. La responsabilité en incombe aux gouvernements qui se sont succédé depuis le général De Gaulle. Voter des lois sans les appliquer est la porte ouverte aux abus. Trop d’Arabes ? Les pouvoirs en place ont édicté des règles qui n’ont jamais été suivies d’effets, pour des raisons bassement électorales. En agissant ainsi elles ont favorisé la ghettoïsation et le communautarisme dans certains quartiers. Imprévoyance et manque de réflexion ont fait le lit d’un racisme rampant, racisme qui a favorisé les petits délits, puis une délinquance toujours plus importante.

Le trafic de drogue fit son entrée dans les immeubles, perturbant la vie des locataires. En peux d’années les temps ont changé. L’évolution géostratégique et économique s’est internationalisée de façon accélérée, peut-être trop brutalement pour les nostalgiques du passé.

Cette accélération a donné naissance à la mondialisation, imposant à bien des égards, des changements draconiens. Nos habitudes se sont imperceptiblement modifiées. Les progrès techniques, l’irruption inéluctable de l’informatique dans notre quotidien, Internet, la robotique, l’intelligence artificielle et les immenses problèmes liés au réchauffement climatique, changent le regard que nous portons sur le futur déroulement de notre existence.
Les guerres en cours ou à venir et le changement de climat annoncé à court terme, favoriseront une transhumance  de très grande ampleur. Nous n’en sommes qu’au début. Durant la prochaine décennie il y aura des défis importants à relever, car nombreux sont ceux qui convoitent notre façon de vivre.


N’en déplaise aux atrabilaires d’un passé révolu, la voie solitaire, nationaliste est une garantie d’échec qui vit ses derniers soubresauts.

CONFUSION


La monnaie à portée de rêve où l’illusoire fait la courte échelle à l’ignorance. C’est le temps des combats pour une survie aléatoire et le temps des découvertes dont le sens échappe au plus grand nombre. C’est le temps où l’inutile devient une raison de vivre. Le temps où s’élaborent les édifices de l’absurde et où l’individu achète les chaînes de son emprisonnement. Le temps enfin de la déliquescence spirituelle. C’est la seconde perdue dans l’heure cosmique et la révélation des utopies perdues. C’est l’effondrement sans retour et l’anéantissement total des espoirs. C’est la direction suggérée par le truchement de sociétés fonçant à toute allure dans le mur de parpaing dressé devant elle. 

Il y avait matière à révolte. Toutes les options furent disponibles et à portée de main, mais l’aveuglement pour tout ce qui brille et empêche de voir, fut le plus attirant. L’artifice enterra une grande partie de la connaissance. Comme ce fut déjà le cas par le passé. Pauvres ou riches sont logés à la même enseigne. Tous se battent. Les riches pour le superflu, les pauvres par nécessité et la classe moyenne pour rester ce qu’elle est et garder ce qu’elle a dans un monde de moins en moins honorable et juste. Des institutions internationales, des commissions, s’édifient un peu partout pour réglementer, projeter et assurer une vie meilleure aux déshérités de la planète. 


Le coût de ces institutions est phénoménal et disproportionné par rapport aux résultats obtenus. Les règles édictées ne sont pas respectées et les sanctions ne sont que très rarement appliquées, ou sont d’une totale inefficacité. Qui plus est ces institutions ne sont souvent que  des alibis à éluder certaines prises de position. Elles sont fréquemment des prétextes aux non alignements pour ne pas heurter la susceptibilité de quelque puissant et une excuse pour ne pas intervenir sur des champs de bataille douteux. Elles servent également de paravent aux pays en délicatesse avec la démocratie. 



Une chose est cependant acquise depuis longtemps, ces organisations constituées par un ensemble de gouvernements, n’œuvrent, s’en faut, dans l’intérêt de l’humanité. C’est le chacun pour soi au plus près de ses intérêts pour le plus grand malheur des contribuables payeurs. Le plus navrant c’est qu’en plus il y a les scandales à répétition. Le verbe haut, les fonctionnaires des dites institutions, le séant noyé dans la soie, loin de toute préoccupation comportant le moindre risque, si ce n’est la servitude du « four 0’clock tea » délivrent des messages sans contenu ou promulguent des règles qui s’empilent dans des tiroirs sans fonds. 

Ils abattent un travail considérable, entassent des textes, créent des commissions et envoient des observateurs observer la marche du monde, dans des tout-terrains de luxe. Le seul problème de cette agitation tous azimuts, c’est qu’elle ne sert pas à grand-chose. Le sort du monde reste ce qu’il est et les conflits ne cessent de progresser. La meilleure preuve en est la situation syrienne. Le pays martyr accaparé par les ambitions obscures de protagonistes tels que la Russie, l’Iran, la France, la Turquie, les États-Unis et Daëch. Depuis sept ans, après plusieurs centaines de milliers de morts et de torturés, l’indifférence générale sont toujours à l’ordre du jour. 

Les belles paroles se suivent sans faire de bruit et les exactions ne suscitent que quelques émotions vite étouffées. La décence se perd dans les égoïsmes nationaux. Le regard d’un monde où les biens ont pris le pas sur la vie humaine se détourne de la souffrance, acceptant le supplice comme un mal nécessaire. Il incite, à la rigueur, les institutions de faire quelque chose. 


Ces dernières exhortent les gouvernements à faire quelque chose, qui eux réclament des interventions plus musclées contre les immigrants qui fuient la mort, la faim et la peur.. Une incohérence de pays aux multiples églises fréquentées par des hommes se réclamant d’un Dieu unique, forcement catholique. Le bien-être personnel a pris le pas sur celui de la collectivité. L’homme se détache de son humanité, du don De soi, de la main tendue et vit son avenir dans le creux de ses illusions. Il accapare de plus en plus la liberté d’autrui pour s’en faire une existence.  A force de s’égarer dans l’inutile il finira par trouver le néant. Cette société côtoyant le pire et le meilleur, faiseuse de rois éphémères et grands adepte de l’intelligence artificielle dont elle esquisse le contour, ignore le résultat que pourrait susciter  son aboutissement à long terme. Brillante d’un côté, elle est incapable de maîtriser sa pulsion auto-destructive. Serait-ce le destin de l’homme que d’échouer au bas de la première marche ?


RÉMINISCENCE D’UN VIEUX

Quatre-vingt-sept ans. C’est l’âge que je viens d’atteindre. Aussi, mon avenir, statistiquement parlant, est-il irrémédiablement compromis dans sa durée et les quelques années qui me sont encore allouées ne m’inspirent guère d’intérêt, quand on voit le chaos qui nous entoure à tous niveaux. L’existence, depuis que j’ai appris à m’exprimer ne s’est accomplie qu’à travers des crises économiques, des révolutions, des guerres civiles et des conflits internationaux. Chaque décennie empilait ses victimes comme des plots de ciment en érigeant son mur de morts pour rien. 

Si ce n’est pour défendre les privilèges de quelques groupuscules assoiffés de pouvoir. Des chapelles au service d’eux-mêmes, utilisant la matière humaine pour arriver à leurs fins. Peu importaient les dégâts. Le cynisme était proportionnel aux résultats à atteindre. L’église fut souvent appelée à la rescousse pour bénir les canons afin d’augmenter les chances de réussite sur les champs de bataille. Tel pape, goupillon à la main, servait avec bienveillance l’industrie de la mort. Le peuple, quant à lui, se contentait de paroles et de slogans vertueux en faveur d’un patriotisme de pacotille. Malheureux vivants en sursis servant d’engrais au grand capital, utiles jusqu’au cimetière. 

La crise de mille neuf cents vingt-neuf avec comme corollaire le premier conflit mondial et ses millions de victimes, n’ont pas servi d’exemple. A peine  séchées les larmes, les cadavres encore chauds glissés en terre et les injustices transformées en étendards de la révolte, que la culture de la vengeance refit surface et s’édifia en dogme sous les auspices des aigris de service. Naïveté de ceux qui crurent le monde définitivement acquis à la paix. Les politiciens, comme il fallait s’y attendre, ont œuvré par méconnaissance. Vainqueurs du premier conflit mondial mais tout sauf visionnaires, ils ont favorisé l’avènement du nazisme. A force de trop exiger de dommages de guerre, de saigner le peuple allemand en le poussant au désespoir, ils ont fait la courte échelle à un populiste d’envergure. 

Ils ont réussi à faire, dans les années trente, ce que nous nous apprêtons à mettre sur pied aujourd’hui. Le populisme du vingt et unième siècle n’est pas différent de celui des années trente. Ce sont les mêmes harangues, le même rejet de l’autre, le même racisme et les mêmes casseurs. La brutalité se fait la part belle, le fanatisme renaît de ses cendres et la pudibonderie tient le haut du pavé, A quand l’autodafé du bouquin comme en trente-trois. Déjà une poignée d’intégriste voudrait interdire la publication des livres de Céline. C’est le copié collé d’une situation que je n’ai plus envie de connaître. Trop de morts, de blessés et d’invalides sacrifiés au nom du dollar.

Les quelques voix aux paroles de bon sens qui s’élèvent pour nous mettre en garde ne sont pas écoutées. Les ministres, têtes pleines de leur propre importance, ne voient que la distance qui les sépare des prochaines élections. Les milliardaires ne pensent qu’à rajouter des milliards à leurs milliards et les généraux, ces grands stratèges, réclament leur dû en matériel pour faire la guerre. Pendant ce temps le peuple se bat pour vivre, pour mettre des enfants au monde, de  les éduquer pour en faire de la chair à canon. 

La Seconde Guerre mondiale avec sa traînée de malheureux et ses slogans à l’emporte-pièce tel que : « Jamais plus » ou les images putrides de l’holocauste devenu un business pour faire pleurer dans les chaumières, n’ont rien changé aux infamies du temps. 

La Société des Nations de l’entre-deux guerres ou l’actuelle Organisation des Nations Unies, ne sont que des éclats de rire. Ce sont des institutions à créer des jobs surpayés au pouvoir inexistant. Et le monde va...dans une indifférence quasi totale. Il suffit d’annoncer une limitation de vitesse ou de signaler les déboires de la famille Hallyday quant à  l’héritage de Johnny, pour faire les gros titres de journaux durant des semaines. Mais la marche de notre planète dont nous dépendons étroitement ne semble intéresser que peu de citoyens. Si impacté par le besoin d’avoir toujours plus, l’individu addict aux dispensables se pense à l’abri. Il méconnaît la plupart du temps ce qui l’enracine dans son existence et édifie souvent sa personnalité dans le virtuel pour être tendance et en accord avec son entourage. Je peine à vivre de souhaits, d’envies, de regrets ou d’utopies issues de standards virtuels. 


Quant à l’espoir d’une vie plus gratifiante, ce ne sera pas cette planète qui facilitera les choses. L’homme n’a toujours pas compris qu’elle était unique et qu’il fallait la ménager. 

Pour finir, peu importe ! Comme tout monde, je ne fais que passer.

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